Je peins parceque...

Je peins parce que j'aime tenir des pinceaux, mélanger, étaler de la couleur, chercher des effets, mais surtout parce que j'ai appris à le faire...

Quand on apprend à mettre un pied devant l'autre on marche! Après seulement on se pose la question de la destination, puis celle de la nécessité d'avancer, après encore la question de l'être et seulement ensuite vient l'acceptation de la réponse et le choix de l’immobilité.

Pour l'instant je peins!

La peinture, voile de matière colorée pelliculaire, cache, comme un masque, dissimule l'individu, éloigne du réel. Paradoxe platonicien, l’effet esthétique agit comme obstacle à la rencontre.

La peinture est un draps sous lequel l'humain se cache, le dénudé ne sert à rien qu'a l'éloigner d'avantage.

Peindre pour dire qu'il faut se méfier de la peinture, qu'il faut "dévoiler", la démarche est ambiguë mais le peintre est pressé de peindre.

Il accompli des gestes qui sont à la réalité de l'être ce que le rite est à la croyance.

Contradictions autodestruction, vaine démarche quand la pratique et la théorie s’affrontent l’artiste souffre.

Et pourtant…

J’aimerai donner par la peinture l'envie de chercher l'humain derrière la vitre sans tain de la"culture artistique", derrière le masque ou le vernis.

Il faut regarder la toile pour s'en détacher vite,  pour accepter quelle nous renvoie à nous même.

Comprendre dans l'oeuvre ce qu'elle propose de communication directe.

Dans les musées d’abord regarder celui ou celle qui regarde l'œuvre… et l'oeuvre après !




Laissez moi...

Une pulsation

un souffle métallique

un cri cuivré qui déchire la nuit bleu acier

blessure de lumière sur un corps mutilé

et la crainte sourde remonte, comme un hoquet

dans le brouillard épais de fumées noctambules

misères violentes, violences misérables, ignorances extrémistes

et tout au bout

la mort…

L’absolu de l’ordre ne propose en finalité que la rigidité cadavérique.

Laissez- moi les chemins de traverse,

la fantaisie face au malheur

l’humour contre la peur

l’amour contre la haine

et la courbe toujours en vivante réponse à une droite extrême.

Laissez-moi les plaisirs qui redonnent au temps sa raison d’être,

La mélodie équilibriste qui voyage

au rythme des tambours sur des peaux tendues en désirs érectiles,

qui frissonnent et qui dansent sur des corps métissés.

Laissez-moi les couleurs et la joie innocente de ces enfants poètes

au regard si lointain qu’on sait qu’ils sont d’ailleurs.

et laissez- moi leur dire notre refus d’un monde,

enfermé par la crainte en absurdes frontières

qui attends lâchement qu’une force imbécile

leur impose silence et fasse taire à jamais la joie de leur chansons.

Laissez-moi répondre à leurs sourires confiants

que l’on pourra toujours face au noir des drapeaux,

à ce bleu hypocrite qui n’a rien de marin

aux couleurs sans nuances,

opposer l’espérance et le rose de la vie.